Les souvenirs du Passé
Refont toujours surface...
J
e m’appelle Ai Shizuma. Depuis 28 ans, je vis dans la petite ville de Kensei, au Japon. Fille de parents inconnus, j’ai grandi dans un foyer, puis j’ai appris à me gérer seule. Aujourd’hui, je vis dans le quartier résidentiel, seule. J’ai toujours aimé ma ville natale. J’y ai trouvé tout le bonheur qu’il me fallait. Pourtant il y a quelques années, il était dur d’y vivre en sécurité. J’ai bien cru que je devrais quitter mon petit paradis. Puis tout à cesser et j’ai recommencé à respirer sans peur. Jusqu’à aujourd’hui… Maintenant, j’ai de nouveau peur.
I
l y a 7 ans, dans le lycée où j’avais connu les plus belles années de ma vie, de drôles de rumeurs s’étaient répandues. On disait que la violence avait connu une recrudescence. Une bande de jeune s’était formée et essayait d’imposer sa loi dans le lycée. Je m’en souviens encore, j’en avais été si surprise que j’étais allé vérifier par moi-même, via mes anciens professeurs. Ce qui se disait était vrai. Un groupe, qui se désignait comme les « Hide » semait bagarre et violence dans le lycée. Face à eux, les autres élèves s’étaient regroupés pour protéger leur lycée et se faisait appeler les « Kazuki ». Cette guerre m’avait profondément surprise. Pourtant, je voyais dans chacun des groupes des idéaux que je comprenais bien. Sans vraiment m’en mêler, j’avais continuer à suivre l’affaire de loin.
U
n an après, une arrivée désastreuse marqua une ère de terreur et sang sur la ville. Moi-même je subis cette année avec du mal, prise dans les flammes des combats sans le vouloir. Un gang, dont j’avais déjà entendu parlé aux informations télévisées, avait choisit ma ville comme nouvelle base. Les Kuragari. Avec leur arrivé vint une guerre sans précédent sur la ville. Dès les premiers jours où ils s’installèrent ici, on annonça la mort d’une adolescente… une jeune fille qui appartenait aux Hide. Dès lors, les deux clans qui s’affrontaient dans le lycée s’unirent pour mieux faire face à l’assaut du gang. La violence monta. Et Monta encore.
4
mois après l’apparition des Kuraragari, ma vie bascula du tout au tout. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je m’en souviens si bien, que la nuit, ces images reviennent dans ma tête et me harcèlent sans cesse. J’étais dans la rue. Faisant fît des conseils de prudence donnés par la ville, je me promenais dans la rue à une heure sombre de la nuit. J’étais seule… enfin le croyais-je. On me tomba dessus comme si j’étais traquée. Sans que je ne comprisse bien pourquoi, on me passa à tabac, puis on me laissa pour morte. Ce fut un adolescent, appartenant au Lycée et se battant contre la menace du gang qui me découvrit et appela les urgences. J’en ressortis vivante. Enfin… Presque vivante. Mon œil gauche, lui, ne voulu pas se rouvrir. Ce fut avec honte que je le dissimulait sous un cache-œil. Ensuite, je me terrai chez moi et attendis.
I
l fallut attendre 1 an pour que quelque chose change. Le gouvernement comprit enfin dans quel état se trouvait la ville de mon enfance. On envoya plusieurs escouades de policiers formés au combat. Il y eut encore une grande bataille opposant tout le monde contre tout le monde. Puis tout cessa. Les chefs des deux principaux clans, les Kazuki s’étant mis sous les ordres du leader des Hide, furent arrêtés et envoyés en prison. Les rebelles furent traqués et arrêtés. L’ordre revint. La police demeura.
C
e calme dura. Moi, je pus me remettre. Lentement je retrouvais le goût de vivre. Je réappris à sortir dehors, le soir, subir le regard des gens m’entourant, sourire, avoir confiance. Cette thérapie fut longue. Pourtant, avec toute la volonté que j’avais pour ne pas abandonner ma ville, je réussis. Ma vie redémarra et tout repartie comme avant, ou presque. Presque car la ville garda des marques de ses blessures internes. Un entrepôt en cendre, des tags sur les murs et parfois un quelconque acte de violence…
5
ans. Ce fut la période qu’accordèrent les Parques à Kensei. Au jour d’aujourd’hui tout semble à nouveau chavirer. Il y a quelques semaines, nous avons appris la remise en liberté des deux leaders arrêtés. Sitôt un nouveau chef se fit voir, se déclarant meneur des Kazuki et protecteur de leur paix. Puis, lentement, de petits incidents firent parler d'eux. La police, pour équilibrer le change, se montra, rassembla ses forces.
N
ous sommes en Mai, désormais. A chaque heure qui passe, j’ai l’impression que quelque chose va exploser. Je ne sais pas quoi mais je le sens. Je ne vis plus. J’attends.
J
’ai peur.